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Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive

Ecole des hautes études en scienes sociales

PRI - Des communautés internationales et des risques

Des communautés internationales et des risques

Science, justice et politique dans les crises contemporaines

NB Le GSPR pilotait depuis 2012, un Programme de recherche interdisciplinaire (PRI) au sein de l'EHESS, PRI intitulé "Des communautés internationales et des risques". Ce programme a été supprimé sans préavis par la direction de l'EHESS fin 2019. On va continuer sans le budget affecté au programme et hors les murs, à travers les réseaux internationaux du Groupe....

Rappel du projet initial

L'idée d'une communauté internationale organisée autour d'un principe d'égalité entre États ne peut occulter la pluralité des alliances mobiles autour de l'émergence et du traitement de causes ou de conflits à l'échelle globale. La mise en place d'un centre de calcul et de décision unique capable d'appréhender l'ensemble des problèmes planétaires, sur le modèle de l'État mondial imaginé par des théoriciens des relations internationales, est pour le moins problématique et un des objectifs de ce séminaire consistera à examiner les différentes formes de communautés internationales, et les types de gouvernement qu'elles impliquent, en prenant comme point d'entrée la question des risques.

Bien sûr, le cadrage des problèmes publics en termes de risque n'est qu'une voie parmi d'autres empruntée par les acteurs. L'entrée par les alertes et les menaces, les catastrophes et les crises fournira un axe principal, auquel pourront être confrontées d'autres logiques tout aussi primordiales : développement des formes d'expression et d'action démocratiques, politiques énergétiques, construction de valeurs et de biens universalisables, production de droits et de devoirs dotés d'une performativité sociale et politique, dans des espaces transnationaux et des localités qu'il faudra spécifier en chaque cas – comme lorsque la défense de la nature, la biodiversité, les enjeux autour des ressources naturelles, et l'eau en particulier, ou encore le droit à l'énergie par exemple sont invoqués comme des contraintes aussi irréductibles qu'incontournables.

En se proposant de comprendre les processus contemporains à partir d'une casuistique des objets de controverse ou de crise, la première année de ce séminaire collectif, par nature interdisciplinaire, se concentrera sur quatre problématiques principales : les formes de scénarisation du futur ; la production des contrepouvoirs, parmi lesquels les contrepouvoirs de nature juridique ; l'affrontement sur les capacités d'expertise ; le poids des inégalités qui ont pris une nouvelle dimension avec la question des injustices environnementales. Ces quatre dimensions sont évidemment liées. Tout acte politique engage une vision du futur. Qu'il s'agisse de programme politique, de promesse technologique, de modèle de développement, de prédiction positive ou négative, toute scénarisation du futur doit, pour mobiliser, être fondée et argumentée. Dans les processus de construction et de mise en discussion de la matrice des futurs, surgissent des acteurs nouveaux ou dotés de capacités d'action et de jugement alternatives sur lesquelles prennent appui des contrepouvoirs et des contre-expertises. Mais les formes de traitement du futur et de construction des expertises, au plan national comme international, ne peuvent donner lieu à des changements majeurs sans être confrontées aux questions politiques de fond, que les thématiques redondantes de la « bonne gouvernance » et du « développement durable » tendent à esquiver et que ne cessent de faire remonter les causes internationales : la persistance des injustices et des vulnérabilités, qui trouvent de nouvelles formulations à travers les enjeux technologiques, énergétiques et environnementaux, seront ainsi au cœur des travaux du séminaire.

Entre 2015 et 2019, les travaux se sont multipliés en direction de la Colombie (en relation avec l'ORAC de l'univrsté de Bogota et de FIAN-Colombie), du Brésil (en lien avec de multiples universités et autour d'enquêtes le long du Rio Doce), de l'Allemagne (via la programme ANR-DFG EnergiCorpus).

Le PRI est également partenaire du séminaire Controverses environnementales et anthropologies de la nature, qui se tient à l'EHESS Marseille

 


Ce programme rassemble :

 

  • Francis Chateauraynaud, directeur d'études à l'EHESS (coordinateur), sociologue
  • Josquin Debaz, Chercheur au GSPR, historien des sciences
  • Jean-Michel Fourniau, directeur de recherche à l'IFSTTAR, sociologue
  • Marie-Angèle Hermitte, directrice d'études à l'EHESS, directrice de recherche au CNRS, juriste
  • Jean-Charles Hourcade, directeur d'études à l'EHESS, directeur de recherche au CNRS, économiste
  • Sylvain Lavelle, professeur à l'ICAM, philosophe
  • Antonin Pottier, Maître de conférence à l'EHESS, économiste
  • Betty Queffelec, Maîtresse de conférence à l'Université de Bretagne Occidentale, juriste
  • Valeria Siniscalchi, Directrice d'études à l'EHESS, anthropologue

PROGRAMME du séminaire du PRI 2013 - 2014

6 décembre 2013 - Nucléaire sans frontières et souverainetés nationales
- Romain Garcier (ENS Lyon, EVS), Recycler les déchets nucléaires de faible activité dans l'Union européenne: risques, circulations matérielles et création de la valeur
- Francis Chateauraynaud (GSPR, EHESS) et Jean-Michel Fourniau (IFSTTAR - GSPR, EHESS), Echelle atomique, échelles politiques. La filière nucléaire dans les débats publics.

7 février 2014 - Justice environnementale / Inégalités d'accès à l'énergie
- Barbara Allen (Virginia Tech), From community struggle to the nation state: scaling environmental. Case studies for cross-national comparison
- Olivier Coutard (LATTS), Splintering urbanism? Services collectifs essentiels et (re)production des inégalités sociospatiales: l'exemple de l'accès à l'énergie

7 mars 2014 - Climat, énergie et scénarisations du futur
- Franck Lecocq (CIRED), Les expertises du GIEC entre scénarios climatiques et économiques
- Soraya Boudia (LATTS), Nucléaire et scénarios énergétiques

4 avril 2014 - Catastrophe et préparation
- Sandrine Revet (CERI, Science Po), Gouverner les catastrophes par la préparation. Anthropologie de simulations de catastrophes "naturelles" en Amérique latine.
- Jérôme Lamy (Printemps, UVSQ) et Arnaud Saint-Martin (Printemps, UVSQ), Sociologie d'un programme spatial européen : The Global Monitoring for Environment and Security (GMES alias Copernicus)

6 juin 2014 - De la toxicité à tous les étages : perturbateurs endocriniens et transformations de la question des toxiques
- Jean-Paul Gaudillère (CERMES, EHESS - INSERM) et Nathalie Jas (Ritme, INRA), Matérialité, sciences, régulation, mobilisation : une nouvelle toxicité au début du XXI° siècle ?
- Francis Chateauraynaud (GSPR, EHESS), Josquin Debaz (GSPR, EHESS), Les effets cocktails dans la régulation des risques - Europe/ Etats-Unis, France/Californie

PROGRAMME du séminaire du PRI 2012 - 2013

7 décembre 2012
L'affaire climatique: un cas d'école sur les mécanismes de blocage d'une gouvernance internationale
Jean-Charles Hourcade (CIRED, CNRS-EHESS)

1er février 2013
La scénarisation des futurs énergétiques à l'échelle mondiale. La reconfiguration des espaces de calcul
Francis Chateauraynaud, Josquin Debaz et Jean-Michel Fourniau (GSPR, EHESS)

1er mars 2013
Les risques nucléaires après Fukushima. Sur les reconfigurations de l'expertise internationale
Soraya Boudia (LATTS, UPEMLV)

5 avril 2013
Nucléarités, marchés, et santés dans l'uranium africain
Gabrielle Hecht (University of Michigan)

7 juin 2013
Et si la transition énergétique réussie révélait l'absence de gouvernance internationale des ressources naturelles non renouvelables ?
Marie-Angèle Hermitte (CENJ, EHESS)