gspr

Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive

Ecole des hautes études en scienes sociales

Jérôme Gaillaguet

GSPR - Groupe de Sociologie Pragmatique et Réflexive - Jérôme Gaillaguet

Issu d'une formation en "sociologie d'enquête" à l'université Paris V- René Descartes, Jérôme Gaillaguet a travaillé notamment sous la direction de François de Singly et Danilo Martuccelli. Ses recherches effectuées en master sur les logiques de la défiance envers la vaccination sont orientées par leurs perspectives théoriques sur la sociologie de l'individu et son expérience de la société moderne. Il s'intéresse particulièrement aux critiques de la société moderne, industrielle, et néolibérale qui sous-tendent la réticence à l'égard des vaccins.

En intégrant le GSPR après son master, il fait un pas de côté par rapport à son sujet, sans pour autant renier son héritage sociologique. Particulièrement intéressé par la pragmatique des transformations développée au laboratoire, et notamment par une sociologie des "milieux en interactions", Jérôme Gaillaguet s'intéresse aujourd'hui aux relations entre controverses publiques et expériences privées du point de vue des personnes. En termes simples, il s'agit de voir ce que des processus critiques tels que des controverses "font" aux individus ; et inversement, ce que des individus "font" aux controverses (par la mise en commun d'expériences, ou par diverses formes d'engagement public). Sa thèse est encadrée par Francis Chateauraynaud, directeur d'études à l'EHESS, et directeur du laboratoire.

Résumé de la thèse :

Depuis une vingtaine d’années, plusieurs controverses autour de la vaccination se sont développées, favorisant un phénomène souvent qualifié « d’hésitation vaccinale ». Cependant, les logiques propres à cette attitude et l’expérience qui en découle sont peu connues. À partir d’entretiens longitudinaux et d’une analyse des controverses sur la vaccination, la thèse s’intéresse à l’expérience individuelle des controverses en tant que trajectoire. Pourquoi et comment certaines personnes en viennent-elles à douter de l’efficacité, de l’innocuité, et de la pertinence des certains vaccins ? Comment cette problématique peut-elle surgir dans l'ordinaire de la vie sociale, et quelles reconfigurations peut-elle induire pour une personne et son entourage ? En prenant en compte les interrelations entre des expériences privées et des processus critiques en devenir tels que les controverses, cette thèse analyse les trajectoires d'"hésitants", en s'intéressant notamment aux logiques d'action et d'argumentations, mais aussi aux points de bifurcations dans les trajectoires pouvant influencer les attitudes et les opinions. Il s’agit d’analyser ce qu’est l’hésitation vaccinale en pratique, dans l’ordinaire de la vie sociale, en analysant les conséquences des controverses sur les rapports des individus aux vaccinations, aux institutions, aux pratiques scientifiques, à la nature, au corps, à la maladie, souvent articulés aux conceptions du soin de l’enfant. Aussi, une attention particulière est-elle portée sur l’ouverture de nouveaux espaces de parole, favorisés par des processus critiques comme les controverses, et sur la création d’appui dans les interactions, notamment avec les médecins.

Pour le contacter :

jerome.gaillaguet@ehess.fr